Les plus textes d’amour de la littérature – love story Erich Segal

Oliver Barret IV et Jenny Cavilleri se sont rencontrés à l’Université. Il était riche, elle était pauvre… Ils se sont aimés. Ils se sont mariés envers et contre tout. Ils avaient décidé d’appeler leur premier enfant Bozo…Et puis la maladie s’est invitée…Une histoire d’amour toute simple avec ses joies et ses peines… Un livre que j’ai lu jeune ado et qui m’a bouleversé comme toute ma génération…et puis bien sur Love story c’est a jamais Ali mac Graw et Ryan o’Neil…

Que dire d’une fille de vingt-cinq ans, quand elle est morte ? Qu’elle était belle et terriblement intelligente. Qu’elle aimait Bach, Mozart et les Beatles, et moi.

– Vous avez « Le déclin du Moyen-Âge » ?

Elle leva la tête et me lança un regard.

– Vous n’avez pas une bibliothèque à vous ? demanda-t-elle.

– Écoutez, Harvard a le droit d’utiliser la bibliothèque de Radcliffe.

– Je ne parle pas de droit, Preppie. Je parle de morale. Vous avez cinq millions de volumes chez vous. Nous, on en a quelques milliers à tout casser.

Bien ma chance, elle était du type agressif ! Du genre qui pense que puisque qu’il y a cinq fois moins de fille à Radcliffe que de garçon à Harvard, elles sont cinq fois plus intelligente. En général, c’est le type même de fille que j’ai envie de couper en tranches minces, mais pour le moment j’avais trop besoin de ce foutu bouquin.

– Écoutez, j’ai besoin de ce foutu bouquin.

– On est prié de ne pas être grossier ici. Preppie.

– Qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai été dans une Prep School ?

Elle ôta ses lunettes avant de dire :

– Vous avez l’air riche et stupide.

– Vous vous trompez, protestai-je. En fait, je suis pauvre et doué.

– Oh ! non, Preppie. C’est moi qui suis pauvre et douée.

Elle me regardait droit dans les yeux. Les siens étaient bruns. J’ai peut-être l’air riche, d’accord, mais je ne suis pas disposé à laisser une souris de Radcliffe – eût-elle de beaux yeux – me traiter de con.

– Douée en quoi ? demandai-je.

– Douée parce que je n’accepterais pas d’aller prendre un café avec vous.

– Je ne vous l’ai pas demandé.

– Vous voyez bien que vous êtes stupide, dit-elle.

-Ecoute, Jenny, comment diable veux-tu que je lise John Stuart Mill quand, à chaque seconde, je crève d’envie de faire l’amour avec toi.
Elle fronça les sourcils.

– Oliver. Je t’en prie!
J’étais accroupi près de sa chaise. Elle se replongea dans son livre.

-Jenny …
Elle ferma son livre doucement, le posa, puis me mit les
deux mains autour du cou.

-Oliver … Je t’en prie.
Cela arriva d’un seul coup. Tout.
Notre première rencontre physique fut l’opposé absolu de notre première rencontre verbale. Tout fut paisible, doux, tendre. Je ne m’étais jamais rendu compte que la vraie Jenny était celle-là: la douce, celle dont tous les gestes étaient si légers et si pleins d’amour. Mais ce qui me
donna un véritable choc, ce fut ma propre réaction. Je fus doux. Je fus tendre. Était-ce là le vrai
Oliver Barrett IV?
Comme je l’ai dit, je n’avais jamais vu Jenny même avec un col de polo un peu ouvert. Je découvris avec une certaine surprise qu’elle portait une petite croix en or. Au bout d’une chaine sans fermoir. Autrement dit, elle avait sa croix pendant que nous faisions l’amour. Pendant un moment de repos au cours de ce merveilleux après-midi, à l’un de ces instants ou tout à de l’importance et ou plus rien n’en a, je touchai cette petite croix et demandai à Jenny ce que son curé dirait du fait que nous couchions ensemble et de tout le reste. Elle me répondit qu’elle n’avait pas de curé.

-Tu n’es pas une bonne petite catholique ? demandai-je.

-Je suis petite, dit-elle. Et je ne suis pas mauvaise. Elle chercha une confirmation dans mon regard et je souris. Elle sourit aussi.

-Alors ça fait deux sur trois.
Je lui demandai alors pourquoi cette croix, et qui plus est, soudée. Elle m’expliqua que c’était celle de sa mère et qu’elle la 25 portait pour des raisons sentimentales et non religieuses. La conversation revint sur nous deux.

-Ecoute, Oliver, est-ce que je t’ai dit que je t’aimais ? dit-elle.

-Non, Jen.

-Pourquoi ne me l’as-tu pas demandé ?

-J’avais peur.

-Demande-le-moi maintenant.

-Est-ce que tu m’aimes, Jenny?
Elle me regarda et, pas du tout pour éluder, répondit :

-Qu’en penses-tu ?

-Oui. Je crois. Peut-être. Je l’embrassai dans le cou.

– Oliver?

-Oui?

-Ce n’est pas seulement que je t’aime …
Mon Dieu, qu’y avait-il ?

-Je t’aime vachement, Oliver.

Quand le docteur me téléphona chez Jonas and Marsh, je fus presque sûr. Pourrais-je passer à son cabinet avant de rentrer chez moi ? Quand j’appris qu’il ne s’agirait pas d’un entretien à trois (« J’ai parlé avec Mrs Barrett tout à l’heure »), mes soupçons se confirmèrent. Jenny ne pouvait pas avoir
d’enfants. Attention, Oliver, pas d’affirmation dans l’absolu ; souviens-toi que le Dr Sheppard a parlé
de chirurgie corrective et d’autres traitements. Mais je n’arrivais pas à me concentrer sur mon travail, c’était idiot d’attendre cinq heures. Je rappelai Sheppard et lui demandai s’il pouvait me recevoir au début de l’après-midi. Il dit que oui.

-Alors, vous savez de qui c’est la faute ? Demandai-je sans mâcher mes mots.

-Je n’emploierais vraiment pas le terme de « faute », Oliver, répondit-il.

-Bon d’accord, est-ce que vous savez lequel de nous fonctionne mal?

-Oui. C’est Jenny.
J’y étais plus ou moins préparé, mais le ton catégorique dont le médecin le dit me fit quand même un choc. Il s’était tu, je supposai donc qu’il attendait une déclaration de ma part.

-O.K., si c’est ça, on adoptera des gosses. L’important, c’est que nous nous aimions, non ?
Ce fut alors qu’il me le dit.

-Oliver, le problème est plus grave que ça. Jenny est très malade.

-Pourriez-vous définir « très malade », s’il vous plaît ?

-Elle va mourir.

-C’est impossible ! Dis-je.
Et j’attendis que le médecin me dise que tout cela n’était qu’une sinistre plaisanterie.

-Maintenant, veux-tu me rendre un service ?
De quelque part à l’intérieur de moi, monta cette effroyable force qui cherchait à me faire pleurer. Mais je résistai. Je ne pleurerais pas. J’allais tout simplement faire comprendre à Jenny – par un signe de tête affirmatif – que j’étais prêt à lui rendre tout service qu’elle me demanderait.

-Voudrais-tu, s’il te plait, me serrer très fort ? Demanda-telle.
Je plaçai ma main sur son avant-bras – comme il était maigre, Seigneur! – et serrai un peu.

-Non, Oliver, dit-elle, serre vraiment. Bien fort.
Je fis très attention – aux tubes et à tout le reste – en m’allongeant sur le lit à coté d’elle et en la prenant dans mes bras.

-Merci, Ollie.
Ce furent ses dernières paroles.
.
Phil Cavilleri était au solarium en train de fumer sa énième cigarette lorsque j’apparus.

-Phil? Dis-je doucement.

-Oui ?
Il leva la tête et je crois qu’il savait déjà. De toute évidence, il avait besoin d’un réconfort d’ordre
physique. J’approchai et lui posai la main sur l’épaule. J’avais peur qu’il ne se mette à pleurer. J’étais
à peu près sûr que moi je ne le ferais pas. Je veux dire que j’en étais incapable. Que j’avais dépassé
tout ça. Il mit sa main sur la mienne.

-Je regrette, marmonna-t-il. Je regrette d’avoir …
Il se tut et j’attendis. Plus rien ne pressait …

-Je regrette d’avoir promis à d’être fort pour toi.
Et, pour faire honneur à sa promesse, il me tapota la main, affectueusement. Mais je voulais être seul. Respirer de l’air. Marcher peut-être. En bas, dans le hall de l’hôpital, c’était le silence complet. Je n’entendais que le claquement de mes propres talons sur lelinoléum.

-Oliver!
Je m’arrêtai. C’était mon père. A l’exception de l’employée de la réception, nous étions seuls. Nous étions, en fait, parmi les rares personnes à York réveillées à cette heure. ‘étais incapable de l’affronter. Je me dirigeai droit vers la porte tournante. Mais en un instant il fut sur le trottoir à côté de moi.

-Oliver, dit-il, tu aurais dû me le dire.
Il faisait très froid, ce qui dans un sens était bien, car j’étais complètement engourdi et que je voulais sentir quelque chose. Mon père continuait à me parler et moi je ne bougeais pas, laissant le vent froid me fouetter la figure.

-Dès que j’ai su, j’ai sauté dans la voiture.
J’avais oublié mon manteau. Le froid commençait à me faire mal.

-Oliver, dit mon père, d’un ton pressant, je voulais faire quelque chose.

-Jenny est morte, lui dis-je.

-Je suis désolé, murmura-t-il.
Sans savoir pourquoi, je répétai ce que j’avais appris un jour de Jennifer, morte maintenant.

-L’amour, c’est n’avoir jamais à dire qu’on est désolé.
Et puis, je fis ce que je n’avais jamais fait en sa présence, et encore moins dans ses bras. Je pleurai.

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