Amour, passion, haine et vengeance dans la lande anglaise… » En leur demeure solitaire des Hauts de Hurlevent, ces terres sauvages de la lande balayée par les vents du nord, la famille Earnshaw, le père de Catherine et de Hindley, ramène de voyage un orphelin de six ans, l’adopte et décide de l’élever comme son propre fils. Heathcliff, le jeune bohémien trouvé dans les rues de Liverpool, et Catherine, la fille bien née, deviennent inséparables, tandis qu’une rivalité s’instaure entre lui et Hindley, son demi-frère… Fortune faite, Heathcliff, l’intrus sans nom ni lignage, met au point un plan de vengeance diabolique qui sèmera la désolation et attirera la malédiction sur la famille entière et sa descendance sur deux générations. Jusqu’à l’apaisement final. » ( les chroniques d’Holly)

» Aussi ne saura-t-il jamais comme je l’aime, et non parce qu’il est lui, […], mais parce qu’il est plus moi-même que je ne le suis. De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles et celle de Linton est aussi différente des nôtres qu’un rayon de lune d’un éclair ou que la gelée du feu. […] Mes grandes souffrances dans ce monde ont été celles d’Heathcliff, je les ai toutes guettées et ressenties dès leur origine. Ma grande raison de vivre, c’est lui. Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerai d’exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l’univers ne deviendrait complétement étranger, je n’aurais plus l’air d’en faire partie. Mon amour pour Linton est comme le feuillage dans les bois : le temps le transformera, je le sais bien, comme l’hiver transforme les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessaire. Nelly, je suis Heathcliff ! II est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être. Ainsi, ne parlez plus de notre séparation, elle est impossible. »( Catherine )
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« Vous m’apprenez maintenant combien vous avez été cruelle… cruelle et fausse. Pourquoi m’avez-vous méprisé ? Pourquoi avez-vous trahi votre cœur, Catherine ? Je ne puis vous adresser un mot de consolation. Vous avez mérité votre sort. Vous vous êtes tuée vous-même. Oui, vous pouvez m’embrasser, pleurer, m’arracher des baisers et des pleurs ; ils vous dessécheront, ils vous damneront. Vous m’aimiez… quel droit aviez-vous alors de me sacrifier – quel droit, répondez-moi – au pauvre caprice que vous avez ressenti pour Linton ? Alors que ni la misère, ni la dégradation, ni la mort, ni rien de ce que Dieu ou Satan pourrait nous infliger ne nous eût séparés, vous, de votre plein gré, vous l’avez fait. Je ne vous ai pas brisé le cœur, c’est vous-même qui l’avez brisé ; et en le brisant vous avez brisé le mien. « …(Heathcliff)
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Ne me torturez pas! s’écria-t-il. Êtes-vous possédée du démon pour me parler ainsi quand vous êtes mourante? Songez-vous que toutes ces paroles resterons imprimées en lettre de feu dans ma mémoire et me rongeront éternellement quand vous reposerez en paix?
– Je ne reposerais pas en paix, dit Catherine. Je ne vous souhaite pas de tortures plus grandes que les miennes, Heathcliff. Je souhaite seulement que nous ne soyons jamais séparés. Si le souvenir de mes paroles devait vous désoler plus tard, pensez que sous terre je ressentirai la même désolation et, pour l’amour de moi, pardonnez-moi !
Elle leva la main pour enlacer le cou de Heathcliff. Lui, de son côté, la couvrant de caresses frénétiques, disait avec rage :
– Pourquoi m’avez-vous méprisé ? Pourquoi avez-vous trahi votre cœur, ? Vous avez mérité votre sort. Vous vous êtes tuée vous-même. Vous m’aimiez… quel droit aviez-vous alors de me sacrifier au pauvre caprice que vous avez ressenti pour Linton? Alors que rien de ce que dieu ou Satan pourrait nous infliger ne nous eût séparés, vous, de votre plein gré, vous l’avez fait. Je ne vous ai pas brisé le cœur, c’est vous-même qui l’avez brisé ; et en le brisant vous avez brisé le mien.
– Laissez-moi ! laissez-moi ! Sanglotait Catherine. Si j’ai mal fait, j’en meurs. Je vous pardonne. Pardonnez-moi!
– Il est difficile de pardonner, en regardant ces yeux, en touchant ces mains décharnées. Je vous pardonne ce que vous m’avez fait. J’aime mon meurtrier… Mais le vôtre ! Comment le pourrais-je ?