Épisode 2 – médecine du travail
Puisqu’on en est aux confidences gênantes, je n’ai jamais passé la moindre visite médicale du travail. De 17 ans à 63 ans et 8 mois. Au début, ce n’était pas dans les usages. Ensuite, je n’ai pas obtempéré tout simplement, mon poste n’était pas à risque ; quoiqu’une fois, j’ai failli tomber de mon fauteuil de bureau, en disputant un rodéo dans le long couloir. Jamais en maladie, on ne m’a pas forcée. Sinon, j’avais pris la décision de ne pas ouvrir la bouche, etc. JC lui, y est toujours allé. Le médecin lui demandait de mes nouvelles, car je m’inscrivais sur la liste. Une année, le directeur du Centre de Gestion, {la commune adhérait à leur service Médecine du Travail}, m’appela :
⸺ Madame, vous donnez le mauvais exemple, vous pouvez avoir de graves ennuis…
⸺ Je n’ai aucun compte à vous rendre, ça ne vous regarde pas. C’est le Maire mon patron.
Panique en mars 2008, quand, est élu maire, un médecin retraité, du travail qui plus est. Sauvée par le gong, car plus assez de médecins du travail, disponibles dans notre département…
La médecine, me paume, en 1969, à 19 ans, alors mineure, lors d’un diagnostic grossesse, Diafoirus le généraliste, se montre trop scrupuleux, met trop de cœur à l’ouvrage, il transpire, bref ! Lui, ne le fut pas. Souvenez-vous Mister Bean farcissant sa dinde pour Noël, oubliant sa tocante à l’intérieur. Heureusement je ne consultais pas ma montre, heureusement l’humour m’a toujours aidée ; lorsque je racontai ÇA, aux deux vieilles demoiselles, c’était leur docteur, je l’avais aperçu chez elles, elles me répondirent :
⸺ Ma petite, vous devez vous tromper, avec nous, il a toujours été correct.
J’ai mis ça dans ma poche avec mon mouchoir dessus. Aujourd’hui, c’est un viol. Je porterai plainte. Bon, il y a prescription, vous êtes certain ? Il doit être mort…
Mais c’est bien sûr, tous les médecins ne sont pas ainsi, mais, moi, désormais, je suis ainsi, depuis !
Depuis la Covid, je fais une overdose de blouses blanches, avec leurs certitudes souvent masculines…
