Sept heures du matin je me lève,
De l’autre côté de mon hémisphère,
Le crabe me bouffe le sang, ma sève,
Je compte les heures depuis hier
Je peine à souffler l’air fécond,
Mes yeux roulent sur le faux plafond,
Le combat commence à bout de bras,
Je respire l’odeur des acacias.
Vient le rouge avant le noir,
Vient le rouge avant le soir.
J’ouvre les volets au monde clair,
La vie renaît aux pas des fourmis,
Le peuple sourit même en hiver,
Depuis que la crève est partie.
Je me prends à rêver de voyages,
Un livre ouvert pour me distraire,
Ecrire l’évasion en un ouvrage,
Cracher les mots dans l’univers.
Vient le rouge avant le noir,
Vient le rouge avant le soir.
Ma mort inscrite dans l’agenda,
Bouscule l’espoir de mon courage,
Je veux sortir boire cette aura,
De la ville et des autres rivages.
On brûle des cierges dans les églises,
Pas pour les vivants de fortunes,
C’est sûr demain je boucle valise,
Et pars rejoindre ma belle brune.
Vient le rouge avant le noir,
Vient le rouge avant le soir.
Les poings levés sur notre route,
Je m’évade avec elle sans craintes,
Les joues creusées en plein mois d’août,
Je révise les comptines sans plaintes.
C’est pas Venise dans les gondoles,
Juste à peine l’effluve du pétrole,
Dans la voiture je suis James Dean,
L’accélérateur dans la poitrine.
Vient le rouge avant le noir,
Vient le rouge avant le soir.
Une pause bénite sur les rochers,
A contempler l’homme sans argent,
Une vie entière à protéger,
Les femmes battues sans aucun gant.
Reprendre mon chemin de malade,
Offrir le pardon à mon bourreau,
La pluie m’offrira la balade,
Du dernier train vers l’allegro.
Vient le rouge avant le noir,
Vient le rouge avant le soir.

vive la poésie et les poètes
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