Difficile, sous cette ère de restrictions sociales, de puiser ci et là des petits mondes dans certaines têtes : ce sont dans les cafés que le plus souvent la pêche est bonne. Tout de même, fin février, sur une table de café improvisé, Square Violette, j’ai regardé et tendu l’oreille. C’était cocasse !
Tout commence quand une femme d’à peu près soixante ans revient du supermarché avec son sac. Devant la porte de son immeuble – Square Violette -, elle manque son coup, si on peut dire : des bouteilles de verre étaient à deux doigts de se casser. En arrive une autre, bonne amie ou bonne voisine, rousse, maquillée, parfumée, fringante. Si je résume ce qui m’a interpellé, leurs propos iraient dans ce sens :
− … et vous l’avez revu ?
− Oh là là ! Non. « Il » crache.
Je suis leurs regards. Ce serait un être habitant dans ce bâtiment chic comme un gâteau à la crème, qui donne sur la muse de Massenet.
− Quand je passe sous sa fenêtre, c’est automatique. Il ne me loupe pas.
− Mais qu’est-ce qu’il fait ?
− Ouh ! « J’en sais », pas trop. « Il » crache oui, mais il fait aussi comme le paon, des espèces de gymnastiques, rien que pour moi. Il me montre des statuettes de minou en bois.
− Ah oui ?
La pépette fardée doit s’en aller, renfile son masque. Quand la première femme ouvre la porte de son immeuble, elle regarde celui dont il a été question, et :
− Le vieux salaud !
Si cela vous inspire : servez-vous. Les bribes littéraires sont pour toutes les envies d’écrire !
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