Brève histoire de la poésie française par Carmen Montet et Elsapopin : Brel, Ferrat, Barbara et les autres …

Les années 50,60 et 70 voient la poésie portée par la chanson grâce à des interprètes-auteurs et compositeurs de talent…Verlaine, Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire, Prévert, Vian, Eluard et Aragon s’offrent au grand public qui les découvre grâce à la chanson. C’est aussi le temps des poètes engagés, de ceux qui défendent l’idée d’un autre monde, d’une autre société…Le poète-chanteur  dénonce, critique ou défend une cause noble et juste, il devient le porte-drapeau d’idéaux de paix, de liberté et de fraternité…Au final des textes magiques, magnifiques, poignants qui un demi-siècle plus tard sont toujours présent dans le coeur des gens pour certains s’apprennent à l’école et sont même sujet au bac ! Sans compter que tous ont été repris par les jeunes générations d’artistes. Et dans le palmarès des plus belles chansons françaises de tous les temps Brel, Ferré, Barbara, Brassens occupent les premières places aux côtés de Renaud, Gainsbourg et Bashung qui dans les années 80 prendront la relève !

Jacques Brel, l’écorché vif  (1929 -1978 )

Auteur compositeur interprète, poète et acteur belge. Cet artiste écorché vif mit son talent d’interprète et d’acteur passionné, au service de la poésie. D’Amsterdam à Vierzon, de Margot à Madeleine, de l’amitié à l’amour…Il a tout chanté, avec une force d’interprétation jamais égalée. Beauté des textes, envoûtement de la voix, mise en scène poétique font de Jacques Brel un des plus grand poètes de langue française ( il est belge )de la seconde moitié du XXe siècle. 

314 chanson,  plus de 25 millions d’albums vendus à l’international, des textes inoubliables ( Ne me quitte pas, Ces gens-là, Mathilde, les Flamandes, Orly…), le Grand Jacques enflammait les salles, habitait ses personnages, gesticulait, suait… Ses spectacles étaient de véritables marathons. Rarement un chanteur aura exprimé ses rages et ses passions avec autant de sincérité et de gravité que lui. Et c’est en pleine gloire le 1er Novembre 1966, dans la salle mythique de l’Olympia que devant un  public en larme, Brel fait ses adieux à la scène. derniers concerts, pour honorer les derniers contrats et Brel s’en va vers de nouveaux horizons.

J’ajoute ici le bel hommage rendu par Aurore au Grand Jacques.

Jacques Brel, poète chanteur, aventurier, voyageur – Aurore Orensanz

Chers amis lecteurs,je vous présente ce petit essai sur la vie et l’œuvre du poète chanteur, aventurier, voyageur qu’était Jacques Brel. Des mots, une poésie à l’image de ce qu’il était : un être fulgurant, impénétrable et si proche de nous pourtant. Ses textes et son chant traversent le temps en réveillant en nous une émotion restée  intacte, à la fois intime et universelle. 

Jacques BREL, le poète voyageur
Il faisait partie de ces hommes qui n’ont qu’une valise mais assez grande pour y loger toute une vie. Aller lui suffisait, l’essentiel qu’il emportait avec lui de villes en villes était d’offrir le meilleur de lui-même dans tout ce qui était alors sa vie : chanter, chanter coûte que coûte, chanter pour ceux qui veulent l’entendre, pour  un public, pour une foule anonyme qu’il enflammait à chaque représentation. Il avait dans la voix, une gravité qui habitait ses mots et  une sincérité qui allait parfois jusqu’à la déchirure, telle une fleur de cristal prête à se rompre pour renaître à chaque instant. 
 Il détestait les préjugés, les clichés et les ornières de la routine.  Chaque rencontre avec son public était pour lui comme une sorte d’ élan qu’il voulait intense et dans lequel il entraînait la foule dans ses joies, ses passions, sa douleur et ses révoltes, dépassant sans cesse ses propres limites.
D’où venais-tu, poète chanteur ? Quel chemin t’avait amené jusqu’à la scène et de quels rêves était nourrie ton écriture à la fois intime et universelle ? 

Jacques Brel est né en 1929  dans une famille catholique flamande d’industriels, son père Romain est francophone de souche flamande et sa mère Lisette est bruxelloise. Il n’a qu’un frère Pierre, son aîné de six ans.
  » Enfant, disait-il, je me sentais seul,  j’écoutais les adultes parler d’argent, de carrière, de bonnes situations, des choses que je trouvais futiles et tant éloignées de moi, ils ne me connaissaient pas, c’est terrible les adultes ».

Dès son jeune âge, il avait ce regard scrutateur et distancié du monde qui l’entourait, un monde rituel et figé contre lequel secrètement il était en rébellion.  » L’enfant est parfaitement nomade et aventurier, on lui apprend à être sage, à être économe de ses forces et de ses rêves, à être prudent alors qu’il ne lui arrive jamais rien » disait-il et il chantait : 

 » Mon enfance passa,  les femmes aux cuisines où je rêvais de Chine,

les hommes s’enrobaient de tabac, flamands taiseux et sages qui  ne me savaient pas  » .


Quand on n’a que l’amour
À s’offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu’est notre grand amour
Quand on n’a que l’amour
Mon amour toi et moi
Pour qu’éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on n’a que l’amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d’y croire toujours
Quand on n’a que l’amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs
Quand on n’a que l’amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on n’a que l’amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours
Quand on n’a que l’amour
À offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on n’a que l’amour
À offrir…

En 1968 c »est l’année de  » L’Homme de la Mancha  » qu’il crée en octobre à Bruxelles avec Dario Moreno dans le rôle de Sancho Panca. Dix jours avant la Première, Dario Moreno meurt et est remplacé au pied levé par Robert Manuel. La performance d’acteur de Brel est unanimement célébrée. Un an plus tard épuisé par plus de 150 représentations Brel abandonne le rôle de Don Quichotte qui se sera jamais repris. Les années qui suivent sont les années  » cinéma  »   « Mon oncle Benjamin » (1969 ),  « Les Assassins de l’ordre » (1971 ),  « L’Aventure c’est l’aventure »  (1972 ), L’emmerdeur ( 1973 ). parallèlement il réalise deux films Franz ( musique de Barbara ) et Farwest qui sont des échecs commerciaux. 

A partir de 1974, avec Madly sa compagne il navigue sur les océans à bord de son voilier, il sait qu’il a un cancer des poumons et veut profiter au maximum…Son voilier le conduit aux Marquises où Gauguin avant lui avait trouvé la paix  et le repos de l’âme.

1977 dernier album  » Les Marquises  » 17 titres magnifiques. Dix ans après son dernier tour de chant personne ne l’a oublié et le disque atteint les 1 million  de vente sans aucune publicité.

1978, Brel qui vit désormais aux Marquise au plus près de la population locale, voit son état s’aggraver. Rapatrié en France  Il meurt le 9 octobre d’une embolie pulmonaire ) l’hôpital de Bobigny, le 12 octobre. il est enterré sur son île d’Hiva-Oa près de la tombe du peintre Gauguin.

lls parlent de la mort
Comme tu parles
D’un fruit Ils regardent la mer
Comme tu regardes un puits
Les femmes sont las cives
Au soleil redouté
Et s’il n’y a pas d’hiver
Cela n’est pas l’été
La pluie est traversière
Elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs
Qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise
Le temps s’immobilise
Aux Marquises
Du soir montent des feux
Et des pointes de silence
Qui vont s’élargissant
Et la lune s’avance
Et la mer se déchire
Infiniment brisée
Par des rochers qui prirent
Des prénoms affolés
Et puis plus loin des chiens
Des chants de repentance
Des quelques pas de deux
Et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise
Et l’alizé se brise
Aux Marquises
Le rire est dans le cœur
Le mot dans le regard
Le cœur est voyageur
L’avenir est au hasard
Et passent des cocotiers
Qui écrivent des chants d’amour
Que les sœurs d’alentour
Ignorent
D’ignorer
Les pirogues s’en vont
Les pirogues s’en viennent
Et mes souvenirs deviennent
Ce que les vieux en font
Veux tu que je dise
Gémir n’est pas de mise
Aux Marquises

Jean Ferrat (  Jean Tenenbaum ), l’engagé (1930 -2010 )

Enfant juif durant la seconde guerre mondiale ,il s’est très jeune engagé dans la politique au côté du parti communiste, pour s’en détacher fin des années soixante à la suite de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Grâce à lui,  la poésie est sortie des murs étriquées des cercles fermés d’initiés, des livres, des universités.Grâce à sa voix, ses textes, sa musique il a porté la poésie dans les maisons, auprès du peuple, des ouvriers, des ménagères. Avec  Ferré, Brassens, Moustaki, Brel il à contribué à la démocratisation de  l’art poétique , et l’a rendu accessible aux masses. Des textes d’une beauté, d’une intensité, d’une force poignante mais aussi une interprétation remarquable des  poèmes d’Aragon entre autre, on fait de Jean Ferrat un des grands chanteur/ poète de la fin du XXeme siècle. Il chante l’amour ( Aimer à perdre la raisonQue serais-je sans toi...) mais aussi défend dans ses textes la liberté, et  dénonce toute les formes d’oppression ( Nuits et brouillardLe bruit des bottes ou encore Ma France ).

Fédérico garcia Lorca

Les guitares jouent des sérénades
Que j’entends sonner comme un tocsin
Mais jamais je n’atteindrai Grenade
« Bien que j’en sache le chemin »

Dans ta voix
Galopaient des cavaliers
Et les gitans étonnés
Levaient leurs yeux de bronze et d’or
Si ta voix se brisa
Voilà plus de vingt ans qu’elle résonne encore
Federico García

Voilà plus de vingt ans, Camarades
Que la nuit règne sur Grenade

Il n’y a plus de prince dans la ville
Pour rêver tout haut
Depuis le jour où la guardia civil
T’a mis au cachot

Et ton sang tiède en quête de l’aurore
S’apprête déjà
J’entends monter par de longs corridors
Le bruit de leurs pas

Et voici la porte grande ouverte
On t’entraîne par les rues désertées
Ah ! Laissez-moi le temps de connaître
Ce que ma mère m’a donné

Mais déjà
Face au mur blanc de la nuit
Tes yeux voient dans un éclair
Les champs d’oliviers endormis
Et ne se ferment pas
Devant l’âcre lueur éclatant des fusils
Federico García

Les lauriers ont pâli, Camarades
Le jour se lève sur Grenade

Dure est la pierre et froide la campagne
Garde les yeux clos
De noirs taureaux font mugir la montagne
Garde les yeux clos

Et vous Gitans, serrez bien vos compagnes
Au creux des lits chauds
Ton sang inonde la terre d’Espagne
O Federico

[Refrain]
Les guitares jouent des sérénades
Dont les voix se brisent au matin
Non, jamais je n’atteindrai Grenade
« Bien que j’en sache le chemin »

Dans les années 1970, il s’installe à Antraigues  sur Volane en Ardèche et malgré un amour inconditionnel du public pour ses textes, et se fait plus rare sur scène ou à la télé. ces dernières apparitions télé se font en 2003, en 2007 il soutient la candidature de José Bové  à l’élection présidentielle.

Atteint d’un cancer, il décède le 13 mars 2010 à Aubenas. Celui qui  avait  su lier la poésie, le peuple et ses idéaux rejoint au panthéon des poètes  Brel, Ferré, Brassens, Barbara…reste de magnifiques textes passés à la postérité.

Ils quittent un à un le pays
Pour s’en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné

Les vieux, ça n’était pas original
Quand ils s’essuyaient machinal
D’un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau
Et manger la tomme de chèvre 

refrain:
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles
Que l’automne vient d’arriver?

Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu’au sommet de la colline
Qu’importent les jours, les années
Ils avaient tous l’âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne

Les vignes, elles courent dans la forêt
Le vin ne sera plus tiré
C’était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
A ne plus savoir qu’en faire
S’il ne vous tournait pas la tête

refrain

Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l’autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n’y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie, ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s’en faire
Que l’heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l’on aime
Et rentrer dans son H.L.M.
Manger du poulet aux hormones


En savoir plus : https://www.lacoccinelle.net/753545.html#HqzAtkKkdLamguLg.99

Barbara, la poétesse blessée ( Monique Andrée Serf dite Barbara 1930 -1997)

Cette auteure compositrice interprète engagée à gauche sera marquée à vie par une enfance fracassée : à cause de la guerre car elle devait se cacher constamment des nazis car sa famille est juive et à cause de son père qui abusa d’elle toute enfant. Barbara c’est un visage, un voix  à jamais inoubliable.

«Gottingen»
Bien sûr, ce n’est pas la Seine,
Ce n’est pas le bois de Vincennes,
Mais c’est bien joli tout de même,
A Gottingen, à Gottingen.

Pas de quais et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent,
Mais l’amour y fleurit quand même,
A Gottingen, à Gottingen.

Ils savent mieux que nous, je pense,
L’histoire de nos rois de France,
Herman, Peter, Helga et Hans,
A Gottingen.

Et que personne ne s’offense,
Mais les contes de notre enfance,
« Il était une fois » commence
A Gottingen.

Bien sur nous, nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes,
Mais Dieu que les roses sont belles
A Gottingen, à Gottingen.

Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l’âme grise de Verlaine,
Eux c’est la mélancolie même,
A Gottingen, à Gottingen.

Quand ils ne savent rien nous dire,
Ils restent la a nous sourire
Mais nous les comprenons quand meme,
Les enfants blonds de Gottingen.

Et tant pis pour ceux qui s’etonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les memes,
A Paris ou a Gottingen.

O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j’aime,
A Gottingen, à Gottingen.

Et lorsque sonnerait l’alarme,
S’il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour Gottingen, pour Gottingen.

Mais c’est bien joli tout de même,
A Gottingen, a Gottingen.

Et lorsque sonnerait l’alarme,
S’il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour Gottingen, pour Gottingen.

Georges Moustaki, L’expatrié grec ( 1934-2013 ).

Poète engagé contre la dictature des militaires de son pays, la Grèce, il sera le chantre de la liberté pour son peuple. Il écrit pour Piaf ( « Allez venez Milord » ) pour Reggiani ( « Ma liberté  » Sarah ) pour Barbara  » La longue dame brune « …et bien-sur  » le Métèque  » qui d’abord refusé en 1966 sortira en 1969.  Libertaire, poète voyageur il ira au quatre coins du monde chanter la liberté, l’amour et la révolution…

La femme qui est dans mon lit
N’a plus vingt ans depuis longtemps.
Les yeux cernés
Par les années,
Par les amours
Au jour le jour,
La bouche usée
Par les baisers,
Trop souvent mais
Trop mal donnés,
Le teint blafard
Malgré le fard,
Plus pâle qu’une
Tache de lune.
La femme qui est dans mon lit
N’a plus vingt ans depuis longtemps.
Les seins trop lourds
De trop d’amours
Ne portent pas
Le nom d’appâts,
Le corps lassé
Trop caressé,
Trop souvent mais
Trop mal aimé.
Le dos voûté
Semble porter
Les souvenirs
Qu’elle a dû fuir.
La femme qui est dans mon lit
N’a plus vingt ans depuis longtemps.
Ne riez pas.
N’y touchez pas.
Gardez vos larmes
Et vos sarcasmes.
Lorsque la nuit
Nous réunit,
Son corps, ses mains
S’offrent aux miens
Et c’est son coeur
Couvert de pleurs
Et de blessures
Qui me rassure.

On pourrait continuer la liste avec Henri Salvador, Charles Trenet, Aznavour….et bien d’autres…Sans oublier Pierre Perret ( magnifique Lili ), Serge Lama, Gainsbourg…Pléthore de poètes et Pléthore de talents…

Puis fin des années 90 une nouvelle poésie voit le jour :  c’est le temps des slams et du rap… De MC Solar à Booba, de Grand corps malade à Abdel Malik sans oublier l’immense Stromae  la relève est assurée…Une poésie certes différente, plus crue, plus directe mais toujours aussi forte aussi belle aussi engagée et aussi vivante.

Grand Corps Malade

Un poète d’aujourd’hui

Fabien  Marsaud nait en Seine saint Denis ( le Blanc Mesnil ) en 1977 d’un père haut fonctionnaire et d’une mère Bibliothécaire. Bien qu’il aime écrire des poèmes très tôt ( 15 ans ) Le jeune homme se prépare a une carrière sportive et pratique le basket. Une fois son bac en poche il s’inscrit en  STAPS, une filière universitaire  qui forme les futurs professionnels du secteur des activités physiques et sportives. Mais un accident à  l’été de ses 20 ans va changer radicalement sa vie ( il se heurte la tete en plongeant dans une piscine ).

Fini la carrière sportive le jeune homme travaille désormais   au Stade de France pour le service marketing( 201-2005 ). En octobre 2003 il découvre le slam ( une sorte de compétition de poésie venue de Chicago) lors d’une scène ouverte dans un bar de la place de Clichy, à Paris, où il dit  «  Cassiopée «  son premier texte « de scène.

En 2007, les  22èmes Victoires de la Musique, le consacre  » Artiste révélation scène de l’année « . L’année suivante après une tournée mondiale ( Québec, Mali, Allemagne, Liban…) il est nommé Chevalier dans l’ordre des Arts et Lettres et, pour  la deuxième année consécutive,  reçoit le Félix ( l’équivalent des Victoires de la Musique ) de l’Artiste Francophone de l’année au Québec.

Sa voix rauque, ses textes poétiques et souvent engagés font de lui  un acteur incontournable de la scène française et bien au delà du Slam dont il est l’artiste le plus représentatif. En 2018,  son film  » Patient  »  retrace son histoire. L’album Plan B sortit la même année remporte un immense succès.

Il prend dés lors le nom de Grand Corps Malade ( en référence à son handicap et à sa taille 1,96 ) et en quelques années  acquiert une certaine notoriété et élargit son horizon de slameur à d’autres scènes. En 2006 il sort son premier album intitulé « Midi 20  » ( label AZ ).

Pendant le confinement il écrit  «  Effets secondaires  » ou il se pose des questions sur la crise sanitaire et ses conséquences, salue le courage des soignants,  mais aussi sur les autres problèmes mondiaux qui semblent avoir disparus comme par enchantement…et ce demande ce qu’on retiendra de cette crise ( à savoir l’intégralité des revenus de ce morceau sera reversée aux hôpitaux Delafontaine de Saint-Denis (93) et François Quesnay de Mantes la Jolie (78) via la Fondation Hôpitaux Paris – Hôpitaux de France ).

A propos du Slam ( Wikipédia )

Grand Corps Malade contribue à ce que le slam dépasse le cadre intimiste des cafés et des scènes slam. Les textes de ses albums sont parfois a cappella mais ils sont, globalement, accompagnés d’une mélodie minimaliste en arrière-plan qui souligne le texte ; texte qui est dit et non chanté. Fabien Marsaud écrit toujours sans musique, puis celle-ci est créée après en fonction des textes. Grand Corps Malade dit, en parlant de ses albums et de ses tournées : «  Je viens du slam. C’est un art a cappella, c’est un art live, il faut qu’il y ait un auditoire pour qu’il y ait du slam. Pour moi, ça n’a pas de sens de dire que c’est un disque de slam parce qu’à partir du moment où ce n’est plus de l’a cappella, à partir du moment où ce n’est pas du live, à partir du moment où ce n’est pas le partage de la scène avec plein d’autres slameurs, pour moi ce n’est plus vraiment du slam.[…] Pour moi le disque, la tournée, avec les musiciens c’est autre chose. C’est un autre projet. Je suis un slameur qui a un projet musical « 

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