Julie Ladret – Poésie

C’est la dés-errance du monde que de marcher droit, Madame.

Je vais là où se rompt l’azur, 
là où se trouve l’enfer des autres comme un metro-poète. 
Je vais Ahhh… Pariiiis, dans la sueur poisse du règne humain. 
Je ne monte pas dans les tours, enfin, Madame, 
je grimpe la descente des escaliers,
c’est différent et c’est semblable à vous mais en moins moi.
Je lâche les chiens pour chasser l’orgueilleuse terreur, 
ils ne crottent pas vos jolis souliers, ils les décorent, 
c’est différent, c’est semblable à l’art bio que vous mangez.
Ne vous inquiétez pas pour moi, le moins du monde, 
je suis le moins du monde.
Votre négatif, la lumière traverse mon visage fou…Flou.
C’est pareil à une aile près, une aile de mouche. 
Parce que vous, vous prenez le bateau papillon
c’est différent, c’est semblable en moins éphémère. 
Pour perdre, faut avoir 
Faut rien, pour Être 
C’est très pratique comme vos sacs aux mille et deux poches fermées. 
C’est pas donné de ne pas faire comme moi, d’être mon opposé, Madame.
« OH! Merci vous être très urbaine »

Vous me caressez le poing fermé
Moi, je frappe seulement du poing d’orgue, celui qui résonne dans l’église de votre cœur sourd. 
On ne se remet pas vraiment ou si peu des gens moustiques,
même écrasés, vous vous grattez là où il ne faut pas. C’est psychologique. Non mécanique.
Vous dites « intellectuel », 
moi, j’ai déjà tenté de gratter intellectuellement un bouton, ça ne soulage pas.

Une petite crème, s’il vous plaît, Madame, c’est pour ma ride fauve, je mange du lion tous les jours.
Vous avalez des couleuvres, pauvre de Vous!

Ô Paris, elle est sublime, incomparable à personne même pas à vous, Madame. 
C’est en zigzagant sur ses trottoirs du soir que je trouve mes montagnes obliquement belles.
Et pourtant, je sens souvent la dentelle de fer sur mes gueux genoux. 
Ce génie dont vous parlez, je le vois sous la jupe d’un simple esprit ouvrier et dans chaque téton écroué.
Ce qui est tordu fend l’oeil reptilien.
Et mon corps est à température ambiante, 
il ne fond que par nécessité de se fondre dans la masse monde.
Je peux même vous imiter, vous ressembler, Madame. Pour de vrai, sans fard, sans pesticide.
Faire la morte est d’instinct ce qui vous préserve le mieux.
Oubliez, Madame, que dans la cordée, je vous retiens du suicide.

C’est la dés-errance du monde que de marcher droit. Madame. 
Alors je rêve courbe et penché 
Sans preuve de mon existence
Vivez paisiblement 
Je n’ai pas raison 
Je me tords
C’est différent, c’est semblable à vous mais en plus moi.
Ne vous éloignez pas si vite, Madame
Au final, ce qui reste de vous après vous être penchée, c’est moi.
Vous verrez, ce n’est pas si mal d’errer, on peut même surprendre Paris à genoux devant les montagnes.

Julie Photo

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