Thierry Mathiasin – Poésie

13 Juin 2020

À soulever les volcans qui nervurent

la peau, porter l’oeil révulsé

à sa lave indomptable

Dévergonder la fleur

invisible jusqu’à arracher le ciel,

visages d’ailes brûlées où

nidifient les couteaux

Ouvrir dans l’ascension

violente des corps

Un inédit du verbe, tordre

les langues, pour les rendre à leur accent

primitif

Évider les mots sans la foi des scribes

Recommencer à crier à

l’aube puisque les crépuscules ne nous

suffisent plus

C’est là que le blues chantait sa douleur

Les lieux hantés

marchaient sur la mer

Quand tous les fantômes

tombaient drus

Sur le feu que couvaient

les esprits barbares