Julie Ladret – Poésie – Jevousaime est grand

Jevousaime est grand 
C’est si petit de le dire
Encore plus de l’écrire ainsi…

Jevousaime est plus grand que la première lettre de son éther. L’Amour.
Plus grand que la dernière lettre liant le Verbe à sa destinée. 
Une liaison, certes, invisible mais audible comme une abeille pollinisant l’oreille Zzz…
Plus grand encore que son Verbe présent à la superstitieuse place de l’alphabet. Maudit ou chanceux Jevousaime?

Jevousaime est bien plus grand que la décomposition de son nom.
Car il engage le jeu avec Vous, un tu poudré à la marquise.
A moins que….Vous soit pluriel…
Le jeu devient coopératif et consiste à sauver sa légion.
En Jevousaime, ce Vous est entité sublime et se voue à être sublimé.

Jevousaime n’a pas d’âge, 
il est bien étrange sans être une grande personne,
il est un grand personnage étranger à Vous. 
Il se reconnaît à son impliure 
Comme ces poupées bon marché 
Comme ce chêne branché centenaire
Comme cet éclat brûlé de carbone

Jevousaime est immensément grand 
Vous l’entendez crier « j’ai faim » bien plus que son nom.
C’est un ogre d’appétence 
Il ne se courbe pas à choisir,
Il ne prend pas le temps de mâcher ses mots, il gobe cru Vous et sa portée d’ombres.
Il est si grand qu’il soutient la voûte planétaire, il plante l’horizon et ne voit que le sien à revers.

Jevousaime est un trépied dont l’égale hauteur des mots le rend stable. 
Un trépied sur lequel il assoit paisiblement son chaos.
Il se fiche de sa réciproque, il n’y a aucune breloque à la taille de son doigt, il sait que son simple écho suffit. 
Je sème et Vous cueille l’amour.

Il excéde cent mesures de pieds et de rimes
Il est sans mesure arpenté par l’homme, il est incommensurable 
Au contraire de la colère, il ne peut se calmer, se rapetisser.
Il ne peut que se clamer géant. 
Emboîter son pas, botté des milles lieux où Vous se trouve, est chose vaine. 
En toutes saisons même hivernale, Jevousaime se conserve mal, Rien ne dit qu’il vivra demain. 
Jevousaime est son ether conditionné au Je en quête de terre à Vous.
Avoue-t-il son délit d’initier le cœur à sa propre déchirure ?
Conditionné mais inconditionnable par sa grandeur et la longueur de ses avances.

C’est si petit de le dire et de l’écrire ainsi… mais comme je ne sais pas vous aimer autrement…
Ainsi naît de mon drâme Jevousaime (que je tague à la hache rageusement d’un trait niais et grossier.
#jevousaime. ( Ne cliquez pas sur ce lien, il rime à Rien)

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