Je pourrais, moi aussi, être identitaire. Julie Ladret

Cette réponse de Julie au Mouvement identitaire  est juste magnifique et puissante  et je m’y reconnais pleinement : sans haine, juste avec amour, elle remet les pendules de la bêtise, de l’obscurantisme et de l’ignorance des identitaires à l’heure de la dignité et de l’équité.

Je pourrais, moi aussi, être identitaire. 

Mais pour cela, il faudrait que mon identité souffre d’une grave maladie nommée ainsi : la  dysmorphophobie.

Je devrais alors couper ce que je pense ne plus m’appartenir, ce qui me fait peur : la main gauche de mon ailleurs et son hémisphère opposé.

Ne resterait que la main droite de mon ici.
Mais même celle-ci deviendrait lentement une aberration dans mon esprit, puisque l’ici ne peut naître sans l’ailleurs.
Ainsi je me couperais l’autre main et son hémisphère opposé.

Resterait mon cerveau reptilien et mon tronc, certes, enraciné mais dépourvu de ramures.

Ma terre craquellerait. Délaissée de son humidité, elle ne saurait produire l’humus nécessaire à mon humanité.

Je pourrais être identitaire, me démembrer d’ici et d’ailleurs et amputer mon identité.

Mais…
Par ailleurs, j’aime trop les entrelacs de mes branches dont la complexité offre nichées aux pépiements de ma liberté.
Par ici, immortaliser le réflexe Lazarė d’arbres déjà morts et irréfléchis dans l’absence d’eaux claires, fait injure à ma nature printanière.

Je pourrais, mais de toute mes maladies, la dysmorphophobie n’en fait pas partie, 
Je suis ce que mes mains portent
D’où que je vienne
Je suis comme vous 
Je suis d’ici et d’ailleurs.

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