Les livres que j’aime, C.Mourakopoulos : Alexis Zorba de Nikos Kazantzaki

Aux éditions Cambourakis vient de paraître la traduction du roman de Nikos Kazantzaki par René Bouchet. Cette nouvelle traduction s’ajoute à celles déjà parues depuis sa parution en 1943 alors qu’il avait soixante balais.

Magnifiquement incarné par Anthony Quinn dans le film de Michael Cacoyannis en 1964, l’authentique Zorba reste à découvrir. A noter la présence de l’actrice grecque Irène Pappas dont l’apparition au cinéma est pour moi un véritable plaisir. Son regard pénétrant et son allure aristocratique m’ont toujours impressionné. Mais revenons un instant sur Anthony Quinn que de nombreuses personnes à la sortie du film prenaient pour un Crétois pure souche, il nous renvoie à notre part d’animalité profonde, notre état sauvage et tendre à la fois.

Dans son roman, deux personnages se télescopent et s’admirent. L’intellectuel et Zorba : la force de la nature, jouisseur, aventurier, insoumis, anecdoteur mais pas radoteur, épris de liberté qui a tout connu et fréquenté, exercé plusieurs métiers et aimé autant de femmes.

Un duo qui s’active, une paire d’êtres aux antipodes de l’existence, et pourtant ? Le patron et l’ouvrier à la recherche du dépassement de soi. Dialogues philosophiques savoureux. Le narrateur se plaît à brouiller les pistes. Le bien ou le mal ? Le maître ou le disciple ? Comment s’identifier, se représenter, se dépasser…

Zorba :  » Moi, je veux que tu me dises d’où on vient et où on va. Depuis tout ce temps que tu t’étioles sur tes bouquins, tu as dû empiler deux ou trois tonnes de papier ! »

Zorba vénère le diable et maudit Dieu… » Je ne crois en rien, en personne, sauf en Zorba…parce que c’est le seul en mon pouvoir « 

Publié en 1947, il obtiendra un énorme succès. C’est le livre d’une vie de tumultes, de convictions et d’incertitudes que l’on jette aux orties. Quatre cents pages mais quel délice, quelle folie, quel humour et dérision. La passion de Zorba nous embrase de toutes parts. Un pyromane de l’âme humaine.

Cette nouvelle traduction va vous enchanter et lorsque vous envisagerez un séjour en Crète, n’hésitez pas à vous laisser embarquer par tous les Zorbas du coin sans omettre de rendre hommage à N.Kazantzaki, celui que l’Eglise orthodoxe a banni et qui est enterré en dehors du cimetière d’Héraklion. Sur sa tombe est écrite l’épitaphe suivante :

 » Je n’espère rien, je ne crains rien, je suis libre « 

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