Quand il marchait, ses pieds ne semblaient pas toucher le sol ; il ondulait unpeu comme un serpent. Il sautillait tel un fugace raptor Préhistorique dansant sur ses puissantes pattes griffues.
Il semblait sorti d’un autre monde, d’un ailleurs qu’il transformait selon ses rêves et ses désirs.
Impossible de respirer dans ce présent-ci, sa vision du monde était incompatible avec la réalité… Définitivement, irrémédiablement.
On avait beau lui faire » clic » avec les doigts pour tenter de le ramener dans une censée » pérennité » du réel, ce clic se » transformait » en une claque brutale et insupportable.
Etait-ce la faute à sa » légende personnelle » ? Etait-ce la faute à son hérédité, à son génôme ?
La faute, la faute, quelle faute ? Cherchez l’erreur…l’Inné, l’Acquis…Basta !
Et puis la faute à qui, à quoi ?
Nul n’aurait su le dire et surtout pas lui qui semblait posséder d’innombrables capteurs pour saisir la légèreté de l’air, le frémissement des feuilles dans la brise du soir, la houle fugace courant sous la peau du cheval inquiet.
Il n’était pas d’ici, pas sur cette terre ni de la lune d’ailleurs quoiqu’un peu Pierrot…
Clair de lune, clair de terre, Pierrot un peu fou, perdu dans ses chimères.
