Serge Granjon : Cent ans en pays stéphanois et forézien – 1979

1979-Podophilie

Montreynaud

La zone verte de Montreynaud offrait, étagés en bordure de colline, quelques sous-bois délicieux. Autant de vestiges de ses charmes agrestes, à l’époque pas si lointaine des champs et des prairies.

Soucieuse de s’en servir au mieux, la municipalité y créa des parcours sportifs destinés à la course à pied.

Allait-on, d’un taillis, voir surgir quelque éphèbe habillé d’une seule ceinture, outre un casque, mais dont le bouclier servirait d’utile paravent ? Le risque semblait mince, depuis ces temps reculés où les Romains n’entraînaient plus de soldats.

Mais il falait chercher l’origine de la décision municipale du côté de la Suisse ou bien de l’Allemagne, sinon des Pays-Bas, de l’Angleterre ou, mieux, de la Scandinavie. S’y pratiquaient des courses populaires, sur longues distances, parfois supérieures à cent kilomètres. Elle furent appelées jogging, ainsi qu’au USA, où cette industrie prospérait.

C’était pour Saint-Etienne un parcours initiatique, puisqu’il était le premier à traverser la zone verte, au sud de Montreynaud. Selon la municipalité, le jogging pouvait  » apporter à tous équilibre, détente, ainsi qu’une amélioration de la condition physique, facteur de santé tant corporelle que morale. « 

Un psychiatre parisien le qualifiait  » d’essence narcissique, où l’on se regarde courir « . Mais était prévu déjà son succès complet, puisque l’on envisageait à Solaure, la Cotonne et au parc de l’Europe. Quant aux  » narcisses « , ils couraient…peu de risques d’être, comme le vrai, transformé en fleurs.

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