1951-Série rouge
Avant la guerre, la petite » Topolino » de Fiat, francisée en Simca5, avait symbolisé la voiture populaire. La 2CV Citroën et la 4CV Renault, bien qu’encore à tirage confidentiel, reprenaient le flambeau de la démocratisation automobile. Alors que Renault maquillait sa voiturette en jaune, avec des stocks de peinture-camouflage saisis à l’Afrika Korps, la gendarmerie ne voyait partout que » série rouge » : 50 tués dans la Loire l’année précédente, 54 blessés graves et 424 légers, pour 383 accidents. Des chiffres qu’il aurait fallu tripler, avec les victimes urbaines, recensées par la police.
Contrairement à toute attente, n’étaient impliqués ni grands axes, ni poids lourds.
L’imprudence des piétons et cyclistes, le non-respect de la priorité étaient souvent invoqués. Quant à l’alcoolémie, sans prise de sang immédiate, elle se limitait à l’ivresse manifeste.
Enfin l’état des routes était remis en cause. Le tronçon entre Saint-Etienne et la Gouyonnière avait occasionné seize accidents graves. Son nouveau tracé, plus rectiligne, était en voie d’achèvement. Seize autres accidents s’étaient produits à Terrenoire, à cause des pavés, du tramway et de nombreux autocars. La section Balbigny-Neulise-L’Hôpital sur Rhins s’avérait dangereuse, surtout au virage de Vendranges.
La brigade motorisée de la caserne Rullière venait de recevoir les puissantes motos
René Gillet. Soigner les blessés, conseiller les piétons et cyclistes, faire respecter le code et prendre en chasse les fuyards, sur l’indication des voitures-radios : telle serait la mission de ces nouveaux chevaliers.